Portrait du lauréat du prix AIFBD 2023 Didier Jaurès Voïtan

Didier Jaurès Voïtan

En quelques mots, quel est votre parcours ?

Originaire de Toffo, j’ai poursuivi un cursus universitaire à L’École Nationale d’Administration (ENA) du Bénin qui m’a permis d’obtenir une licence professionnelle en Bibliothéconomie Documentation, Option Sciences et Techniques de l’Information Documentaire (STID). 

Je suis depuis 2013 l’actuel responsable de la bibliothèque du CAEB-Parakou/Fondation Vallet,  l’une des bibliothèques les plus fréquentées aujourd’hui au Bénin et en Afrique de l’Ouest Francophone avec une fréquentation journalière oscillant entre 1000 et 2000 visiteurs . Je suis également étudiant en master dans le cadre du DUSIB/ENSSIB en France, notamment en Sciences de l’information et de gestion des bibliothèques.   

Militant engagé de la promotion du livre et de la bibliothèque, je suis également le deuxième Vice Président de l’Association des Archivistes Documentalistes et Bibliothécaires du Bénin (ADADB). Je suis chroniqueur littéraire, abordant dans mes chroniques des thématiques ayant rapport au livre, à la lecture et à la bibliothèque.

En quoi consistent vos missions aujourd’hui ?

Mes missions sont assez diverses :

  • formation des agents de bibliothèque afin de les rendre aptes à faire face aux défis actuels et d’assurer l’avenir des bibliothèques.
  • susciter le goût de la lecture et de la promotion des livres dans les milieux éducatifs.
  • plaider auprès des politiques pour l’instauration des bibliothèques scolaires dans toutes les écoles.
  • soutenir l’excellence scolaire à travers la mise à disposition des livres adaptés répondant aux besoins des apprenants.
Bibliothèque du CAEB-Parakou/Fondation Vallet

Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans le secteur des bibliothèques et de la
documentation ?

D’abord, par passion car dès mon jeune âge, je nourrissais déjà l’envie d’aider les gens à avoir l’information peu importe sa forme et son support. J’aurais pu être historien ou journaliste mais ma passion pour les livres a fini par l’emporter. Après mon baccalauréat, j’ai été classé en sciences et techniques de l’information documentaire à l’ENA à titre boursier.

Ensuite, pour impulser une nouvelle dynamique dans la gestion des bibliothèques. 

Enfin, pour influencer les politiques pour la revalorisation du métier de bibliothécaire/documentaliste au Bénin. Mon combat actuel est qu’il faudrait que les générations futures ne souffrent plus de l’accès aux livres comme c’est le cas actuellement au pays. Nous avons très peu de bibliothèques au Bénin.

Quel regard portez-vous sur l’avenir des bibliothèques et de leurs acteurs ?

L’avènement des Technologies de l’information et de la Communication bouleverse un tout petit peu les pratiques et les méthodes bibliothéconomiques; obligeant les acteurs du domaine que nous sommes à actualiser nos connaissances afin d’offrir des services de qualité à nos usagers qui deviennent plus exigeants dans la recherche documentaire.

Aujourd’hui, on constate que la plupart de nos usagers préfèrent les ressources numériques et l’avenir des bibliothèques ne pourra se faire sans tenir compte de ce dernier aspect. D’où il est impérieux pour les Bibliothèques et les Centres de documentation de se réinventer et de surtout prendre le train du développement à travers les ressources numériques.

Sur ce plan, les bibliothèques de l’espace francophone ont du chemin à faire faute de moyens et d’orientations politiques conséquentes.  Selon moi,  la pleine satisfaction des besoins de nos usagers en bibliothèque doit être désormais au cœur des différentes préoccupations du bibliothécaire que nous sommes. Et c’est tout le sens de mon engagement depuis 10 ans.